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Cris roc sel

Sur un Cahier « Codex lin », de Lamali, entièrement en feuilles de lin naturel fabriquées manuellement « à la forme » au Rajasthan, tant les 66 pages intérieures blanc écru de 220 g environ que la couverture beige de 350 g environ, de format 22,5 cm de haut par 16, voici cette suite de courts poèmes créés et calligraphiés à Crozon, au bout de la Bretagne, et à Paris, du 13 au 17 mars 2024.

Et voici que franchissant en six bonds les Alpes ces poèmes sont arrivés dans la langue italienne grâce au poète Francesco Marotta : https://rebstein.wordpress.com/2024/03/20/la-mano-del-fuoco/ .

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Cigales grillons chantent tempête

depuis le fond de la mer.

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Elytres ailes mâchoires en folie

carillon du soleil

carillon de ceux fous de vivre

ils bondissent et se cognent contre le ciel.

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C’est l’alouette qui les reprend la première

en lançant vertical très haut son trille

qu’elle bondit chercher

plus haut même que l’espoir.

.

Ecoute les coups de gouge

de l’ébéniste d’il y a sept siècles.

Il a taillé comme étrave de sa barque

le hêtre de ma colline.

« Dors dans son ombre fébrile,

ton rêve est mon burin ».

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L’eau s’invente la cascade.

Je m’invente le récit.

Tout rebondit.

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Si le corps me lâche

j’ai toujours la main du feu

que je peux saisir

pour me ressaisir.

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Si la source en haut du village tarit

tu as toujours le regret le miroir

pour attraper la foudre qui ouvre

le ciel en deux et recommence la genèse.

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Dormir sous un plafond m’ennuie.

Je préfère le bord du cratère

ou le vestiaire du vent.

.

Ne dors pas sur le sentier lui-même :

le caracal y chasse la nuit.

.

Petites pierres qui roulent au ravin…

écoute bien ces osselets que le caracal

jette pour dénuder l’avenir

et le laver entre ses pattes et ton sommeil.

.

Îles de l’archipel

terre distendue morcelée émiettée

disparate visage

l’eau salée est-elle un fil utile inutile…

depuis le fond de la mer

cigales grillons ma tendre fanfare.

.

Quoi qu’il en soit

le volcan de chaque île

brûle les pattes velues du malheur.

.

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*

Yves Bergeret

*****

***

*

Des pas sur l’estran

« Notes de la vie sans fard » déposées sur un Leporello chinois à 22 volets de format déplié 12 cm de haut par 198 cm, créées au stylo à encre de Chine et aux crayons de couleurs Koh-i-noor tchèques, à Crozon, devant l’océan atlantique, le 13 mars 2024.

Ces « Notes » se lisent également dans un italien tout en vivacité et empathie grâce au poète Francesco Marotta :https://rebstein.wordpress.com/2024/03/18/passi-sulla-battigia/

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Es-tu celui ou celle,

de calcium et d’ivoire,

qu’on laisse au péril de l’estran

et que jamais marée ne noie ?

.

Ta forêt migre

et part au printemps

s’habiller du sel de l’océan.

.

Celui ou celle qui rétrécit ses hanches bassin front

pour stériliser verbe et mot,

en ultime terreur,

en grinçant terreau,

emmène-le au pied de la cascade.

.

Pauvre gringalet

qui cherche sous la montagne

puis sous la table

l’ombre de sa mère

et rien d’autre…

.

Aïe… celle qui s’est retirée

dans les os du poignet de son fils…

…et le voici analphabète !

.

Le fond de fût

en dessous même de la cave violette…

et ta lie lui fait bourdon…

mais tu espères toujours.

.

Trame et chaîne

deux moitiés du monde

une aigle un aigle

deux yeux

deux rochers invisibles…

elle sait les rapprocher.

.

Certain babil aigu…

dans quelles coulisses…

… alors elle chante avec lui.

.

La lumière : poison

La station debout : poison

Le désir : poison

La main chaude : arsenic.

Mais tu la fixes dans ses yeux

et la fais rire.

.

Prends dans ta paume la mort.

C’est une petite braise

qui cloque ta peau avec virulence

ou ironie.

.

.

*

Yves Bergeret

*****

***

*

Fourmi mâle (Sicile)

 

Poème-portrait sicilien créé en trois strophes par Yves Bergeret sur quadriptyques de Rosaspina 285 g de Fabriano, aux formats usuels, en double exemplaire, acrylique et encre de Chine et quelques collages, les 12 et 13 août 2019 à Catane.

 

 

1

 

 

 

Il lui faut un tunnel pour traverser

d’un bout à l’autre l’île violente.

Il voyage comme les fourmis, cherchant

sans cesse les syllabes crissantes de la mère, rapportant

sans cesse les perles tombées du collier de la mère.

Voyager par tunnel est plus intime. Plus secret.

Il m’a téléphoné encore hier

pour me demander l’adresse d’un architecte de tunnel.

Sa question n’est pas la bonne.

Je sais très bien qu’il voudrait créer un faux péage

en plein tunnel.

Pour y égorger ses cousins.

Pauvre île qui connaît trop l’usure solaire…

 

 

2

 

 

 

 

Labeur de mandibule

déchiquette radicelle et parole

espoir et bourgeon.

 

Fourmilière chair brûlée.

Labeur aveugle.

Labeur grillé.

Salut des dents.

 

 

3

 

 

 

 

Je sais, clame la fourmi mâle,

porter dix fois mon poids.

Je porte le volcan.

Je porte la porte du destin

et la fais retomber sur vous si vous l’ouvrez.

Je porte et porte

et vous tais.

 

 

 

*****

***

*

 

 

 

 

Marées du Marché, Catane, en Sicile (avec Dario Lo Bello)

 

Poème en deux parties, créé par Dario Lo Bello, peintures, et Yves Bergeret, strophes, sur la place du Grand Marché de Catane le matin puis l’après-midi du 30 juillet 2019, en deux exemplaires sur quadriptyques de Fabriano Rosaspina 285 g, en format 35 cm de haut par 100 cm.

 

 

 

 

1

Marée haute

 

 

 

Marée haute refluant,

s’en vont en ruisselant

entre les minuscules crêtes les acheteurs,

les filles aux grands sacs à la main

pleins de fruits tristes et somptueux.

 

Entre les minuscules crêtes remontent et s’en vont

les petits vents taiseux lyriques,

grincent puis crient les voix des sans-voix.

 

Grands sacs barques presque

tandis qu’énormes les parasols

épuisés nerveux

aident les petits vents à officier

dans l’épicentre de Catane assoiffé

et nous à graver parole claire

dans la pierre noire.

 

 

 

 

2

Marée basse

 

 

 

 

Sur la place vide

à grand bruit

balayeuse et benne

tournent à deux,

valse lente.

 

A grand bruit

elles creusent dans le passé

sous le présent désert,

ouvrent le passé

comme fraise de dentiste

le passé cactus sec âcre.

 

Les cris des balayeurs et du souffleur

traversent tout l’estran,

cris frères des sternes des morts

 

qui picorent les miettes infimes de l’Histoire,

 

les miettes sont graines,

la place est port,

les façades sont contrevents,

le vent dans le vide dresse le passé

comme le bateau qui naît dans ta main.

 

 

 

 

 

 

*****

***

*

 

 

 

 

 

 

Torrent 激流

poème en dix brèves strophes écrit par Yves Bergeret le lundi 27 mars 2017 sur la rive du Bez à Chatillon en Diois, calligraphié avec collages, lavis et acrylique en deux exemplaires à Die jusqu’au 3 avril 2017 sur livret allemand de 16 cm de haut par 20 ;

ici traduit en chinois par Zhang Bo, poète de Nankin.

1

Le torrent court lâcher à la mer

la pesanteur,

lâcher son talent à désastres par tonnes.

激流奔涌着朝向大海

松开世界的重量,

朝向成吨的灾难松开它的禀赋。

2

Le torrent ronge l’humus grenu de ses rives.

Les racines dénudées ballottent

dans le vide pour rien :

le torrent n’est pas la sève ordinaire.

激流侵蚀它两岸颗粒状的土壤。

裸露的树根在虚空中

无目的地摇晃:

激流绝非庸常的树液。

 

3

Le torrent tonitrue.

Des galets du fond roulent gris,

clament brassent.

Bourdon de quoi ?

激流在雷鸣。

河底的灰卵石滚动,

叫喊,翻搅。

这是何物的低鸣?

4

Le torrent est mon témoin immature

sans tendresse.

激流是我尚未成熟的见证者

毫不温柔。

5

Sur un bloc de sa rive chaude

je grimpe comme je peux

pour prendre à deux mains le bas de son lit

et le relever tout en haut.

Bien sûr l’eau dégringole à rebours.

在它滚烫河岸的一块岩石上

我尽我所能地攀爬

去用双手抓住它河床的下摆

并将其抬向高处。

必然流水向源头冲下。

 

6

L’eau qui file à rebours

est la retraite du grand sarcasme,

l’avalanche sans deuil.

流水向着源头疾行

使它远离巨大的讥讽,

未引发丧事的山崩。

7

Le ciel dépêche des trains de nuages très gris

pour colmater

pour épuiser le sarcasme

pour traquer l’hémorragie.

天空急调极灰的层云

去封堵

去耗尽讥讽

去围捕出血之处。

 

8

Les nuages froncent, vont rire.

Les nuages acclament

que j’aie renversé le lit.

云层皱起,它即将发笑。

云层喝彩

当我曾欲翻转河床。

 

9

Les nuages remettront la montagne

dans le trou de la source.

云层将把山峦送回

源泉的洞穴中。

 

10

La montagne sera

lisse ou plate

et bleue.

山峦将

光滑或平坦

但却蔚蓝。

04 Confluent Bez & Drôme, 29 mars 2017

 

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*

*

 

Marées

Poème en deux quadriptyques verticaux d’Yves Bergeret (©ADAGP), créés à Cabourg et à Paris, du 8 au 14 février 2016, sur papier Canson 224 g format 65 cm x 25, avec encre, collages et peinture acrylique.

cabourg-fevrier-2017-pour-marees

*

1

Le ciel pose son dos sur le sable.

La mer se pousse pour lui.

A cette heure-là on ne part pas pêcher.

 

Le ciel respire à fond.

La terre s’écarte sur les deux côtés.

A cette heure-là on dépossède la parole.

*

 

2

Le ciel remonte dans le ciel.

La mer revient lécher la rive

et ce n’est pas tendresse

mais mise harassante à l’épreuve.

 

Le ciel s’organise en dépit de lui-même.

La mer est la force stupide.

On la divinise,

la parole s’infantilise

sauf si elle est réplique et chœur,

ce pour quoi vivent les vagues.

*

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***

*

L’Homme-onde, avec Dembo Guindo, juillet 2016

01 Koyo, de Boni, 1, février 2009

1 20160705_151141

Sur un tout petit carnet de 8 cm de haut sur 7,5

préparé en août 2009 avec des dessins à l’encre de Chine et au piquant de porc-épic par Dembo Guindo – avec qui travaillait le poète – cultivateur du village Toro Nomu ( la plus orientale des neuf ethnies dogon ) de Koyo, au nord du Mali,

cycle de dix-sept aphorismes écrits et peints en deux exemplaires le 5 juillet 2016 à Die par Yves Bergeret

Comme Belco, Dembo est également « zumgun », chanteur des rites secrets de grand passage pour la circoncision et l’enterrement. 

Ces poèmes, comme ceux des deux petits carnets précédents (avec Belco Guindo & Yacouba Tamboura) se lisent en italien, traduits par le poète Francesco Marotta à l’adresse suivante :https://rebstein.files.wordpress.com/2016/07/yves-bergeret-sable-pierres-onde1.pdf

 

02 06 Jardins Koyo Bissi 1 fevrier 2008

03 Tin Piri Koyo 2 fevrier 2008

04 21-7 08 Banda

Oiseau, son, bond,

va l’homme-onde.

*

Le sombre recule,

la mort recule

dans le chant de l’homme-onde.

*

2 20160705_151210

Les points cardinaux

éprouvent aussi un sentiment

de liberté.

*

L’homme-onde sait coucher

sur le flanc une montagne.

Il devient sa grotte préférée.

*

4 20160705_151305

L’axe de la montagne

vibre.

L’homme-onde est sa vrille.

*

De la graine vrillant sa route

vers l’air libre

l’homme-onde apprend

enseigne le rire lumineux.

*

L’archipel dans l’infini de l’eau salée

remercie l’homme-onde

d’être parti à temps, avant la guerre.

Avant l’eau et le sel.

*

Maigres chevilles,

fines attaches,

muscles puissants,

l’homme-onde sait par cœur

l’épopée des falaises.

*

5 20160705_151350

Ni cave ni cour ni dédale,

l’homme-onde se choisit la crête

pour vivre. Il est un noyau rouge

de datte, au bord du vide preux.

*

Il chante,

il est chanté,

il reprend souffle

dans le chant sans début ni fin.

Il mourra dans un bond sans chute.

*

6 20160705_151426

De toute semence

par toute semence

depuis toute semence

il prend le large

et le rend.

*

7 20160705_151435

L’homme-onde

dilate la pupille du monde :

éblouissante beauté.

*

Le théâtre est la montagne

qui se penche en fleur enivrante.

L’homme-onde est son parfum.

*

8 20160705_151512

Puis la montagne dilate sa pupille

et emprunte le pas de danse

de l’homme-onde.

*

« La montagne est ma maison

d’air sonore et de vent minéral.

Du nid de graines de son cœur

à chaque chant je renais,

une hache à la main gauche. »

*

L’eau et le chant

n’ont ni début ni fin ;

la vie choisit le damier

qui est le corps noir et noir

de l’homme-onde.

*

L’homme-onde pose sa tête

sur le ventre de la montagne

et s’enroule dans son sommeil.

*

05 Bondama 34, encres et transmissions, 18 février 2009

07 Bondama 76, encres et transmissions, 18 février 2009

L’Homme de pierres, avec Belco Guindo, juillet 2016

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Sur un tout petit carnet de 8 cm de haut sur 7,5

préparé en août 2009 avec des dessins à l’encre de Chine et au piquant de porc-épic par Belco Guindo – avec qui travaillait le poète – cultivateur du village Toro Nomu ( la plus orientale des neuf ethnies dogon ) de Koyo, au nord du Mali,

cycle de dix-huit aphorismes écrits et peints en deux exemplaires le 3 juillet 2016

par Yves Bergeret au bord du torrent de la Sure où le poète préparait l’acrylique jaune et l’encre de Chine, dans la vallée de Quint, près de Die. Belco est également « zumgun », chanteur des rites secrets de grand passage pour la circoncision et l’enterrement.  

Ces dix-huit aphorismes se lisent aussi en italien grâce à la traduction dense et vivace du poète Francesco Marotta, à cette adresse : https://rebstein.wordpress.com/2020/08/05/luomo-di-pietre/

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1 20160703_205930

Coriace, rieur, constant

va l’homme des pierres.

*

Merle au buis

chante au galet

roulant au remous :

l’homme aux pierres

est fils du merle.

*

Il nous faut un troisième galet

après celui du mariage ;

le second doit faire l’hostie.

*

Torse ou falaise,

falaise ou clavicule des ancêtres.

Fort bien. L’alternance

inquiète qui ?

*

2 20160703_210024

« Tout est affaire d’échelle :

la charpente, le chant alterné,

la pluie suffisante,

la cigale endiablée. »

*

« Un vent soulève la montagne.

Si elle m’aime je lui serai un étai

immémorial. »

*

Entre les falaises du lit du torrent

le vent me faufile avec éclat

une généalogie d’ivoire.

*

4 20160703_210116

L’homme des pierres

danse sur le chant des cigales

un contrejour bouleversant.

*

Aller et retour

le vent reprend souffle

par appui sur le sternum

de l’homme des pierres

dont une va manquer.

*

D’une cage

l’homme de pierres fait nuage

puis pleure en secret.

*

Sacrifier

engage la hyène aussi

et abaisse le gué.

*

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« J’appelle l’horizon dans la fissure ;

et dans l’horizon, ma propre part inconnue. »

*

Sacrifier

fait descendre la moitié chevaleresque de la montagne

dans la caverne de l’autre moitié.

*

Galet en haut de montagne

puis dans le cœur :

la vie ne se délite plus.

*

8 20160703_210407

Troisième galet,

sang coagulé,

le sacrifice relève le ciel.

*

Ici l’homme de pierres refranchit le gué

et libère le chant secret du merle.

Puis devient martinet.

*

Un galet final ?

Allons donc !

Comme si l’eau ne savait plus rien

ni trouver chemin entre les pierres.

*

9 20160703_210525

Coriace, rieur, constant

l’homme de pierres

donne au martinet

son cri de joie.

*

ZO36BF~1

Zongori 13, U 584, 24 février 2009

Zongori 76, encres et parcours, 22 février 2009

L’Homme de sable, avec Yacouba Tamboura, juillet 2016

2 20160702_141731

Sur un tout petit carnet de 8 cm de haut sur 7,5

préparé en août 2009 avec des dessins à l’encre de Chine et au piquant de porc-épic par Yacouba Tamboura – avec qui travaillait le poète – tisserand et captif de Peul du village de Nissanata (voisin de Soumaïla Goco), au nord du Mali,

cycle de vingt aphorismes écrits et peints en deux exemplaires le 2 juillet 2016

par Yves Bergeret au bord du torrent de Châtillon en Diois, où le poète trempait le pinceau imbibé d’un peu d’encre de Chine.

Yacouba2oct03

Désuni, uni

va l’homme de sable.

*

Une maison…

quelle importance ?

*

3 20160702_141757

L’arbre suspend à ses branches

les maisons,

comme de vieux manteaux.

*

Au milieu du gué, oui,

c’est là que le jour se lève.

*

Cheville fêlée

sautille l’homme mâle,

ne sautille pas son cœur.

*

L’arbre, l’avion,

les ailes, les enfants,

qui vole le plus vite ?

*

Au milieu du gué,

bouche ouverte,

une montagne rêve.

*

Le nuage porte

ma petite lubie

et beaucoup d’attente.

*

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Le pied amont rôtit tout seul.

Le pied aval reste cru.

*

5 20160702_141842

Au funèbre oiseau sans aile

hutte d’esclave se renverse.

*

Au milieu du gué

j’appelle d’autres rives invisibles.

*

6 20160702_141857

Dans une nuée

c’est une maison qui répond,

pardon, une montagne surpeuplée.

*

Qui porte la montagne à la fontaine.

La repentance ?

Le voleur charitable ?

*

Volcan repenti

sac couard

sans lacet

course impossible

*

Au milieu du gué

mâchoires claquent au vent,

oreille brille.

*

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L’oreille avale

les deux côtés de la lumière.

*

Le troisième côté :

un petit pilier au bout du jour

(vers le gué).

*

Au milieu du gué

j’aurais pu enfin

quitter tout profil.

*

8 20160702_142011

Au ciel de mon lit

une flûte ragaillardie.

Non, un oiseau invisible.

*

9 20160702_142033

Adieu, patte, palme, bec…

est-ce que mon œil suffira ?

*

LA7742~1

Lamasaga 06 encres, 20 février 2009