Archive | août 2020

S’avalent tour à tour

Poème écrit et calligraphié par Yves Bergeret le 29 août 2020 à Veynes sur deux quadriptyques horizontaux en quatre exemplaires de Fabriano Rosaspina 280 g au format horizontal déplié de 12,5 cm de haut par 70 cm.

Pluie orage et pluie

nuages et montagnes s’avalent tour à tour.

Dans leurs plis les montagnes glissent.

*

Un mythomane de quarante ans

se flattant de se proclamer autiste

se mijote sa tambouille au milieu

du parking des randonneurs.

*

Au bout de la montagne et de la randonnée

au bord du vide où les yeux planent

vers l’épopée et l’immense traversée

arrive pieds nus parmi caillasse et épines

un trentenaire hagard

aux mains recroquevillées

aux pas saccadés irréguliers.

Il hurle à forts bruits de gorge.

On (son frère ?) le retient par le poignet.

*

*

Il hurle des vagissements de nourrisson.

L’angoisse et la joie lui parviennent

des entrailles de la montagne.

Lui remontent par ses longues jambes.

Remontent par ses cordes vocales.

Redistribuent nuages et montagne

dans le mouvement de l’immense traversée.

*

Ainsi naît-il à chaque cri.

Ainsi à chaque cri redistribue-t-il naissance.

*

Vent roche et vent

tenaces s’avalent tour à tour luttent.

Dans leurs plis les êtres humains glissent.

*

*

Chant-poème yézidi, à Die, avec Hussein Shamo Roto (1)

Yves Bergeret

Dans les rues médiévales de Die je salue depuis juin à plusieurs reprises un homme de la quarantaine. D’une grande courtoisie, peut-être étranger. Fin juillet passant par une ruelle toute proche de chez moi, je le vois à la fenêtre d’une haute maison. Je le salue à nouveau. Il me répond « Monsieur, montez boire le café avec nous ». Par discrétion je refuse. Il insiste plusieurs fois. Je monte au deuxième étage. La conversation n’est pas très facile : il est un réfugié yézidi, il vit ici depuis un an et demi avec sa femme et leurs neuf enfants. Leur hospitalité est très attentionnée. Leurs enfants parlent bien le français. Leur peuple, assez minoritaire, vit en terres syriennes, irakiennes, kurdes et même un peu au-delà. Sa culture est au moins bi-millénaire ; on lui trouve parfois des parentés avec le zoroastrisme iranien. Leur peuple a été horriblement persécuté par le soi-disant Etat Islamique, jusqu’à des massacres effroyables dans et autour de la ville de Sinjar du 3 au 14 août 2014. Avec une partie de la population, la famille de mes voisins a réussi, totalement démunie, à se réfugier dans la montagne proche. Puis allant de camp en camp elle s’est finalement installée à Die, aidée par le REDAR, une association locale d’aide aux réfugiés. Trois autres familles, apparentées, sont installées dans la vallée de la Drôme ; d’autres familles se sont installées dans la région parisienne.

Je dis à mes hôtes combien je suis honoré d’être reçu par eux. Ils me demandent qui je suis. Je le leur dis et ajoute combien je serais heureux d’entendre un de leurs poèmes de et dans leur langue, que je ne connais pas du tout. Surprise : le ton change, l’atmosphère prend une certaine gravité. Mais le mot « poème » fait difficulté ; les enfants, pourtant scolarisés, de l’école élémentaire au lycée, ont de la peine à cerner le mot ou, plus exactement je crois, à le faire passer en kurmanji, la langue yézidie. Quelque chose d’important sans doute est à ce moment-là en jeu et l’usage français actuel du mot « poème », comme texte écrit souvent raffiné, sentimental ou élitiste, solitaire voire mélancolique, ne trouve pas d’équivalent en kurmanji. La famille discute d’abondance ; soudain la mère, si je me rappelle bien, dit « oui, il y a un mot et nous allons appeler notre neveu, qui vit en aval dans la vallée ; il est poète-chanteur, c’est très particulier. Attendez, voici sur Youtube, c’est lui :  il chante son poème, un poème ne peut qu’être chanté ». La famille me promet de me faire signe dès que le neveu viendra chez elle.

Hier la famille m’appelle « venez vite, le neveu est à la maison ». Un curieux hasard veut que ma propre famille soit partie deux heures avant. Salutations, très chaleureuses, café, friandises préparées par la mère et nous entrons presqu’aussitôt dans le vif du sujet. Le neveu, Hussein Shamo Roto, très jeune, né en 1999 dit-il, a trouvé un métier de haute technicité à Valence. Il est devenu un poète-chanteur déjà reconnu dans la diaspora yézidie en France. Il dit très précisément les mots que voici : « déjà, à Guébê, mon bourg près de Sinjar, j’aimais jouer un peu de musique avec les amis de mon âge. Après les persécutions horribles, arrivé en France j’ai été requis par la parole chantée. La douleur de mon cœur était telle que j’ai décidé d’apprendre à jouer du saaz (l’instrument à cordes au très long manche) ; j’en ai acheté un en Allemagne et j’ai créé et chanté en premier ce poème Réveille-toi, mon peuple. Je vais te le chanter. »

Je lui demande comment s’appelle en kurmanji ce qu’il est et ce qu’il fait ; toute la famille et lui m’expliquent qu’un seul et même mot répond à ma double question : Stran’-bèj. Ils m’expliquent que le stran’ est la haute parole et bèj est l’acte de dire-chanter. Le poète est plus exactement le « psalmodieur de la haute parole » ; il est très respecté et même admiré par tous les Yézidis car, dit Hussein, « il n’invente rien mais met dans le chant qu’il profère, soutenu par le saaz – qui, dit-il, est sa deuxième voix-, les événements très importants de la communauté. Tous le respectent car il révèle la réalité par et dans le chant ». Lui, Hussein, se considère comme un encore très jeune stran’-bèj. Mais il s’est déjà constitué un répertoire mémoriel, sans partition ni texte écrit, d’une quinzaine de pièces ; il les chante dans les fêtes yézidis. Les premiers temps il lui arrivait de pleurer en chantant certains versets.

Depuis des siècles des stran’-bèj chantent en très longs récits, d’une bonne heure, les actions graves et profondes de ce peuple ; je demande si le mot épopée conviendrait et les enfants les plus âgés, qui sont au lycée, me répondent que oui. Hussein précise que lui préfère créer des stran’-bèj courts car la capacité actuelle d’écoute s’est beaucoup rétrécie ; il veut que le public européen arrive à entendre ce que le stran’-bèj transmet du monde yézidi. La haute parole, épique ou plus brève, ne peut qu’être chantée ; les paroles d’autres statuts peuvent être parlées. Le chant du stran’-bèj sublime tout pour tout un peuple.

Voici donc une des plus hautes et profondes fonctions de la poésie, tel l’aède homérique, tel le chaman yakoute, tel le groupe des Femmes qui chantent à Koyo. Voici donc cette parole performative, quasi liturgique et sans aucun égocentrisme, qui fédère et refonde une communauté dans son ensemble. Je montre à Hussein la photo du dessin de Soumaïla Goco Tamboura que j’ai présentée dans l’article précédent de ce blog ; il me répond aussitôt que ce dessin lui « parle » et qu’il « entend très nettement les paroles de celui-ci ». Car ce dessin vit et surtout agit au cœur de la parole et de la pensée animistes responsables, de même que vit et agit toute la conversation de cette après-midi dans la maison de la famille Roto.

Hussein chante le poème qu’il a annoncé. Le mode est généralement mineur, la formulation vocale et instrumentale est d’un haut raffinement et me rappelle certaines litanies que, à l’occasion d’une expédition d’alpinisme, j’ai entendues en Afghanistan et en Iran il y a quarante ans. Chacun des cinq versets suit un parcours mélodique descendant, avec de forts accents toniques plutôt sur les interjections et particules d’appui rhétorique. Aussitôt nous avons tenté tous ensemble cette traduction :

1 Akh gali men

2 Mana bassa haftchank farman (1 & 2 répétés 4 fois)

3 Dest Bedin haf djan ou del

Hafra raben gali delkol (hémistiche répété 3 fois)

4 Direuk-ata galik jméja (2 fois)

Tchirok-ata p’eul drija

Daka Chingal kate béja mana bassa

Haftchant farman

5 Dank darnaï del jedlima

Daste dejmena lé nefma (2 fois)

Daka raben hama jberma (3 fois)

1 Aïe mon peuple

2 mais enfin, un si grand génocide ne suffit pas ?

3 Vos mains, donnez-les, prenez-les, allez, avec l’âme et le cœur !

Ensemble, éveillez-vous, debout, peuple au cœur blessé.

4 Ton Histoire de haute époque est ô combien ancienne ;

Ton histoire actuelle est immensément longue.

Ah oui, Singar [le génocide de 2014], oui, toi, dis-le, mais est-ce

Qu’un tel génocide ne suffit pas ?

5 La voix ne sort-elle pas du plus profond du cœur

Des mains trop proches de nous nous détestent

Ah oui, levez-vous, peuple, pour nous tous !

Parure et parole, avec Soumaïla Goco Tamboura [7]

Yves Bergeret

Il a pris la décision de se jeter sous le train de midi lors de son arrivée en gare. Sur cette ligne de montagne les trains roulent lentement ; et encore plus lentement en entrant en gare. Il n’est donc pas mort. Dorénavant il boîte et gère avec difficulté son bras droit. Mais son cerveau est peut-être encore plus alerte qu’avant.

Il n’avait déjà rien à perdre ; encore plus lucide, il ose maintenant dire tout haut ce que ses yeux lui montrent. Il voit que dans ce pays-ci qui se trouve moderne les personnes existent par le vêtement qui les vêt. Quant à leur complexion, elle n’a plus aucune consistance. Les personnes se glissent dès la petite enfance dans des tissus raides à motifs répétitifs ; il est d’ailleurs plus exact de dire « sont glissées ». Le corps à neutre complexion pousse comme une plante à l’intérieur des tissus qui s’agrandissent aussi : personne ne doit jamais sortir de sa parure qui est armure en tissu rigide. Je dis armure car colonne vertébrale et squelette ont fondu pour se reminéraliser dans ces tissus durs. Les personnes vivent debout ou assises à même le sol, immobiles et pâles. D’ailleurs il est difficile de savoir si parfois elles ne se sont pas tout simplement enfuies de leurs vêtements car ce sont ces derniers qui se tiennent, solitaires et braves, mutiques et martiaux, plats et lisses, sans relief ni modelé. La plupart du temps les vêtements ne touchent pas le sol mais restent suspendus ; ils composent des figures d’oiseaux exotiques dont le grand vol migratoire est immobile, n’a aucune notion de nid d’envol ni d’océan à traverser ni de terre à rejoindre. Certains composent des cerfs-volants. Mais il n’y a pas de vent. C’est ainsi que proposer à un train, pas trop violent, de bien secouer son corps est salutaire.

Certaines personnes, opiniâtrement dociles, accomplissent de grands efforts pour prolonger leurs tissus raides à motifs répétitifs au moyen d’accessoires coûteux : des écrans plasma de grande dimension pour chambre à coucher, des grosses voitures SUV à pneus épais, des smartphones en corne de rhinocéros. D’autres au prix de longues études et d’efforts neuronaux méritoires articulent des sons qui peuvent même faire phrase ; mais il est très rare que plus de deux phrases de suite soient émises. Si on arrive à faire venir un archéologue des sons, celui-ci finit par remarquer que ces phrases sont raffinées et délicates : elles composent de légères volutes à lignes sombres, mèches folles de la perruque que chaque personne biphrasiférante porte avec élégance et laisse retomber sur ses épaules en accroche-cœur et c’est tout, car ces phrases alambiquées ont un sens infime.

L’homme qui s’est jeté sous les roues du train articule de manière inhabituelle. Il me semble qu’il a laissé entre rail et bogie une partie de sa mâchoire inférieure. Mais justement il en a élaboré une étrange capacité d’aller jusqu’à la quarantième phrase. Et même un peu au-delà certains matins. Cette capacité est rare dans notre pays moderne. J’arrive parfois à percevoir le déroulé de ses phrases, une sorte d’eau qui court entre les décombres et même entre les plis des vêtures rigides, mais qui la voit, qui l’entend ? Dans le rustique bégaiement de sa voix, sans que pourtant je sois archéologue, je saisis parfois des phrases surprenantes. Elles ne me surprennent pas seulement par leur beauté solaire ; elles me réveillent. Et elles font tomber de mes épaules les bouts de vêture à motif sclérosé qui cherchent à faire greffe dans ma peau. En comparaison je me rends compte que les bruits de gorge des personnes dociles et bien vêtues sont un bredouillis extrêmement léger d’avant-phrase, une sorte de brouet transparent où surnagent, peut-être pour faire joli, quelques mots de peu de syllabes dont le sens s’est presque complètement évaporé : liberté, conscience, fraternité, solidarité, droit, loi, démocratie…en somme des petites pépites salées, bien sûr vidées de leur sens, pour relever, comme on dit, la sauce sucrée qui a presque fini de stériliser les personnes aux beaux atours. Des petites pépites désuètes propres à chatouiller une certaine nostalgie dans la bouche des biphrasiférants. Parmi ces bribes vieillottes deux sont très exotiquement incongrues, les mots parole et pensée.

A la fin de l’hiver une pandémie inconnue s’abat sur nous tous. Faute de médicament adéquat et de vaccin il ne nous reste qu’un sévère confinement de deux mois afin de freiner la contagion et la mort certaine des faibles. Deux mois et demi après, ni traitement ni vaccin n’est encore trouvé : la prudence envers la contagion ne devrait pas être difficile à comprendre. Mais soudain dans les vêtures rigides, il y a quelque chose qui s’agite, bouillonne, proteste, grogne, pour signifier : « après deux mois et demi d’abstinence j’exige immédiatement mon cornet de glace au chocolat (ah ici les intentions sont très claires), j’exerce ma liberté (ah soudain sept syllabes audibles) et exige un nouveau smartphone. C’est très urgent. On va mourir, ça brûle, révoltons-nous, osons, ma liberté passe avant tout… » : beaucoup d’impulsions et de cris d’un seul coup ! Mais voilà bien le drame, car la pensée et la parole ici sont si faibles que le sens du mot liberté est perdu dans des sables obscurs ; il ne s’agit pas de liberté, mais d’irrépressible caprice intime devant un cornet de glace au chocolat, devant une marchandise à acquérir et surtout à afficher. On n’est, croit-on, personne vivante que si on jouit de la marchandise et qu’on le montre, que si on se précipite en piétinant les pieds de son voisin et la protection de la santé de chacun, que si on fonce vers le plaisir de marchandise. Et vite on se drape avec superbe dans les tissus aux motifs répétitifs. On se drape en haussant le menton.

Ah, certaines circonstances rappellent à l’attention ce que sont parole, pensée, dialogue, solidarité. Les nazis occupent la montagne et la vallée. On avait commencé à déplacer vers la marchandise l’adoration sacrée, certes ambiguë, dévolue à quelque dieu transcendant et, ce qui est encore plus grave, aux valeurs démocratiques ; on a donc accepté sans aucune difficulté de collaborer avec les nazis car ce qui compte c’est, n’est-ce pas, le confort et la thésaurisation marchands et non pas le cœur constitutif de la femme et de l’homme, qui est la parole, c’est-à-dire le dialogue, l’écoute, le respect réciproque, le penser-ensemble. Les BOF et autres collaborateurs ont de splendides tissus bariolés sur leur peau pâle. Les plus habiles ont des armures brillantes et s’il est nécessaire de porter un masque sanitaire en raison d’une pandémie inconnue dont il faut protéger soi-même et les autres, on refuse le masque en l’appelant muselière et en le jugeant mal seyant avec les morceaux de l’armure et les pans du tissu amidonné sur le torse bombé.

En 2005 Soumaïla Goco Tamboura me donne en plein désert au nord du Mali mais non loin de son village de maisons de boue séchée et de paille un dessin sur un papier quadrillé au format horizontal A4, aux stylos à bille rouge, noir et bleu et aux crayons de couleurs. Soumaïla Goco était un diseur abondant et véhément ; sa fonction de tisserand lui rappelait l’usage d’une certaine stabilité aussi dans les élocutions. Sa fonction de devin, grâce aux lancers de cauris, lui enjoignait une gravité responsable à peine commençait-il à parler. Mais aussi sa fonction d’esclave griot auprès de ses maîtres Peul l’élançait parmi les hyperboles somptueuses de la flatterie et les inondations de la mémoire généalogique de ses maîtres ; et alors il chantait ce qu’il décidait de transmettre.

Les poseurs de signes toro nomu dogons qui étaient sans cesse avec nous m’aidaient également à comprendre sa très abondante oralité. Tous vivaient dans un dénuement matériel radical et dans la plus grande pauvreté. La parole en ses diverses modalités était la substance de leur propre personne.

Les petits dessins de Soumaïla Goco en format vertical 15 cm par 10 que je viens d’accompagner de mes poèmes du cycle Les Veilleurs (on le lit juste ci-dessus dans ce blog : https://carnetdelalangueespace.wordpress.com/2020/07/22/les-veilleurs-avec-soumaila-goco-tamboura-6/ ) présentent en 2003 des personnages de face, en pied, dont j’identifie les fonctions par le moyen de mes courts poèmes. Et ce dessin magistral de 2005 est radical. Soumaïla Goco en 2005 ne me dit rien, lui-même, sur ce qu’il insuffle dans ce nouveau dessin horizontal. Mais ma tête est pleine encore maintenant de ses propres paroles par ailleurs. L’armure de façade ou, si l’on veut, le tissu extrêmement rigide n’ont pas absorbé et gommé deux personnes et pris leur place. Au contraire. « L’armure et le tissu » convoquent à gauche un tisserand-cultivateur (il tient à main droite sa houe), lui aussi esclave, voisin de Soumaïla dans son village, et lui adjoignent au centre droit de la feuille toute la force monumentale de son génie protecteur, bleu sombre, noir et rouge (il tient à main droite un accessoire de danse de possession ; à main gauche peut-être un flacon, mais je n’en suis pas sûr). A l’extrémité droite du dessin, l’une renversée au dessus de l’autre, Soumaïla figure deux maisons d’esclave aux toits de paille et pleines de cercles et surtout de carrés qui sont des paroles en séquence de germination, en somme deux greniers. Si Soumaïla me remet ce dessin c’est pour me signifier que cette personne et son double visible-invisible m’attendent et m’accueillent au village. « Hâte-toi, arrive, la germination de la parole a commencé ». Et probablement : « hâte-toi, viens verser l’eau spécifique à la parole qui fait la vie de ton poème : ainsi la germination va atteindre son accomplissement ». Soumaïla Goco a été tué il y a quelques années dans les insupportables violences djihadistes et interethniques qui ravagent le nord du Mali. Et maintenant c’est à vous, lecteurs et lectrices de cet article, que je transmets la parole performative dont est gonflée et vibre, dont est splendidement traversée la double parure du double personnage, la parole performative que porte vers nous Soumaïla Goco.

Yves Bergeret