L’accueil toujours
Le massif de l’Oisans a deux points centraux d’accès à presque tous ses plus hauts sommets, vers 4 000 mètres. L’un, par le sud-ouest, donc du côté de Briançon, est le Pré de Madame Carle, sur lequel donne, entre autres, le Glacier Noir. L’autre, atteignable par l’ouest, donc du côté de Bourg d’Oisans, est le hameau de La Bérarde.
Du 7 au 9 juin 2024, la première phase d’un nouveau cycle de création a été réalisée un peu au sud de La Bérarde, au Plan du Carrelet. A ce Plan, se trouve un refuge. Bien heureusement. Car les intempéries presque incessantes rendaient tout difficile, les crues violentes des torrents, les avalanches, les épanchements de boue propices aux chutes cinglantes… Et même un soudain épisode de Sirocco !
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Au pied de l’immense et très impressionnante Face Nord-Ouest d’Ailefroide occidentale (on se rappelle Guépard interstices, le cycle de très grandes calligraphies verticales créées au même endroit juste un an avant : Guépard interstices | Carnet de la langue-espace (wordpress.com)) il a quand même été possible, grâce à l’aide parfaitement efficace et amicale de Clément DENIS et à la bienveillance de la gardienne du refuge, de créer deux très grandes calligraphies verticales de 215 cm de haut par 60 de large, acrylique, encre de Chine et crayons Kooh-i-nor.
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1
Du fond du vallon,
torrent,
tel roue à aubes,
remonte-moi
vers le cri bleu et jaune
du ciel
qui m’appelle
à toujours accueillir plus.
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Glace claire
roche noire.
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2
Envol bleu et jaune
du ciel,
je te remercie
d’aviver toujours ma soif
d’écouter et d’apprendre
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Roche noire
glace claire
ma plus belle échelle
aux barreaux épiques.
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Une brève et nette éclaircie a permis de créer dehors au sol sur deux quadriptyques de Canson 200g au format déplié A2 les deux poèmes en écho l’un de l’autre que voici, acrylique & encre de Chine (en 2 exemplaires, l’un déjà en collection particulière) :
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L’humaine aventure
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1
Aventure
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Devient humaine
l’aventure qui tremble et ne tremble pas
lorsqu’elle regarde
par-dessus l’épaule de la montagne
et découvre l’immense vague de la vie
que la mer jette à sa rencontre.
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2
Réplique.
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Ah, la montagne réplique
qu’elle est l’œil
de l’aventure
comme de tout cyclone,
réplique qu’elle est concave miroir
par où l’infini plonge
dans l’homme et la femme.
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Yves Bergeret
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A saisir toujours la vie à coups de pinceaux, entre la terre et le ciel, on finit sans doute par se convaincre qu’elle chante en couleurs !
Le massif Ailefroide maculé de névés s’invite dans le cadre d’une double fenêtre qui s’imprime sur deux calligraphies parallèles. Le bleu et le jaune qui nous sont chers, colorent en retour la montagne après avoir grand ouvert la fenêtre du réel. Jailli du vallon, le torrent impulse les calligraphies. La glace et la roche s’accordent à l’instar du ciel et du soleil. Dressées verticalement sur lits superposés, les calligraphies épaulent le poète en osmose avec l’énergique torrent et sa mère montagne. Œuvre refuge, œuvre tremplin, adresse un regard complice et une parole conciliante à l’hospitalité!