Cavernicole ne saurait périr gelé
Photos prises en allant à Vercheny, en aval de Die, au lever (glacé) du soleil le 11 février 2023
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Le poète Francesco Marotta a fait venir en italien, avec autant de vigueur que d’esprit, ici : https://rebstein.wordpress.com/2023/04/30/il-cavernicolo/ les strophes vivaces de ce poème afin que personne ne gèle chez soi.
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N’arrivant pas à réchauffer ma grotte glacée
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je me suis mis à penser
au jeune Grec et à sa fiancée chinoise
à l’esprit si pétillant qu’ils font fondre
les icebergs de la sclérose mentale,
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je me suis mis à penser
à la main infatigable du peintre
qui dissèque le grand cyclope
et chaque nuit sur sa montagne rouge
remonte l’échafaudage d’où repeindre
le décor de scène pour la tragicomédie,
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je me suis mis à penser
au pianiste si lucide
que face aux crocs de la méchanceté
il déploie les grandes nuées enveloppantes
de Schubert et de Brahms.
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Vieilles parois si épaisses de ma grotte
dégelez-vous !
Ah, qu’elles sont lentes…,
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je me suis mis à penser
à la bryologue qui chante de joie en voyant l’herbe
écarter les pavées parisiens et en prenant
la mesure de montagnes lisses
de l’hémisphère sud,
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je me suis mis à penser
au Hollandais grand et pianiste
qui marche sous la neige à Briançon
et me chante à tue-tête dans un bar
le chœur d’entrée d’une cantate
de son arrière-grand-oncle Bach,
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je me suis mis à penser
au cinéaste que rien n’essouffle
à chercher les strophes de mon poème
dans la paroi ivoire et noire
de la plus farouche montagne.
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Yves Bergeret
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4 réponses à “Cavernicole ne saurait périr gelé”
Rètroliens / Pings
- 30/04/2023 -
Chaleur de l’ode
ballade platonicienne
de l’obscur lyrique
à l’éclat épique
Splendeur des levers de soleil en montagne, et le poète nous invite dans ses pensées positives pour oublier la morsure du froid
Comme cette vallée tressée catalyse tes pensées et collecte leurs échos amplifiés …
La rivière s’y écoule librement avec et entre ses alluvions fertiles…