à Saint-Brieuc 2, mi-décembre 2022

On lit en italien, grâce au poète Francesco Marotta, la première partie de ce poème-ci consacré à « la porte », ainsi que certaines parties du poème de la publication précédente « à Saint-Brieuc 1, fin novembre 2022 ». Voici le lien pour y accéder : https://rebstein.wordpress.com/2022/12/31/lo-sguardo-che-ascolta/ .

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La Porte

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Trois poèmes, chacun en quatre strophes sur quatre triptyques de 224g Fabriano Tecnico de format déplié de 21 cm de haut par 29,5, à l’acrylique et à l’encre de Chine, le 12, 13 & 14 décembre 2022, à Saint-Brieuc.

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1

Porte impatiente

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Si c’est l’océan qui ouvre la porte

le sel t’éclabousse.

Tant mieux.

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Si c’est l’air qui passe sous la porte

le chant des êtres libres te saisit aux chevilles.

Tant mieux.

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Le rai de lumière sous la porte

aspire la cage de l’escalier.

Tant mieux, le volcan de la vie

attend ton souffle.

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Ecoute comme le vent lointain

s’appuie à ta porte.

Ecoute comme elle grince.

Traduis vite notre merci

et ouvre.

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2

Porte imminente

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La poignée de la porte

se tourne comme phrase au futur,

celle que te psalmodie l’horizon.

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Porte, hoquet de la cave,

misérable roche

qui bouche la narine de la montagne.

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Porte, visage

et derrière le visage la chambre

aux masques pendus aux murs.

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Porte, notre miroir intime à deux faces,

ta course haletante

parmi les archipels violents,

mon écoute de ton rire

quand tu reprends souffle.  

.

3

Porte ouverte

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Nous avons assez tourné en rond.

Partout nous cherchons la porte

pour sortir des souterrains.

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Porte dégondée,

aussitôt s’illumine

visage de l’aveugle

chantant sous la lune.

.

.

Qui passe déjà sa main ?

Qui nous précède sur la terre libre ?

Porte, parle-nous, parle-nous clair !

.

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Porte, bois de la porte,

planches du pont de la carène,

montagne ligneuse

où poudroie notre liberté,

merci !

.

*

Yves Bergeret

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6 réponses à “à Saint-Brieuc 2, mi-décembre 2022”

  1. lemaitre xavier dit :

    Porte- poème n’est pas écran
    C’est une fenêtre souriante aux coudées franches et à forte poigne

  2. Mouss. dit :

    L’art, ça se vit !

    • carnetlangueespace dit :

      Mouss, en écoutant, en dialoguant, en gardant toujours respectueuse et noble distance, vous percevez toute la beauté et toute la profondeur de la parole de l’autre. C’est en écoutant le chant profond du bois, c’est en suivant son fil, c’est en respectant les respirations saisonnières du bois que vous mettez en valeur sa beauté et, donc, la vôtre aussi.
      C’est seulement ainsi que se peut l’art de l’ébéniste, du charpentier, de celui qui sculpte le bois.
      Quant au fusionnel qui écrabouille sous la pression anxieuse de sa main fébrile et autoritaire, ce n’est qu’échec, sottise et surdité.
      YB

  3. Colette KLEIN dit :

    Moi qui aime photographier les portes, qui les croyait obstacles, sources d’enfermement, grâce à vous, j’entrevois la lumière sur laquelle elles s’ouvrent, la liberté, aussi. « Tant mieux ».

  4. HILFIGER Nicolas. dit :

    Ne nous laissons pas ni envahir ni être traversés par le Bruit ,
    l’absurdité pécuniaire et l’avidité de certains de nos contemporains.
    Ayons l’honnêteté d’accepter nos aspects sombres et nos lâchetés face à cette arythmie planétaire.
    Néanmoins, ce n’est pas en sondant le lointain, YHWH par exemple, c’est dans/à même le proxime que se trouve la lumière. Comme le bois noueux d’une porte…

Rètroliens / Pings

  1. Lo sguardo che ascolta | la Dimora del Tempo sospeso - 01/01/2023

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