Journal tchèque, en hommage à Francesco Marotta

 

 

Cette publication est un hommage à Francesco Marotta, poète profond et essentiel, traducteur saisissant toute la dynamique de la pensée poétique et toute l’énergie du surgissement de la métaphore.

 J’ai écrit ces poèmes lors de mes séjours à Prague, au fil de deux années.

Leur version italienne a été créée par le poète Francesco Marotta.

Leur mise en page est également de lui.

 

Yves Bergeret

 

*****

 

 

YVES BERGERET

 

 

Journal Tchèque

Diario Ceco

 

 

 

 

[2012-2014]

 

 

 

 

I

S’ouvre au bord

(Si apre sul bordo)

 

 

 

 

1.

Adieu les rails

le tramway s’envole vers le quatrième nuage

ouvrant les tombes

et levant le rideau de la scène

où j’ai joué.

 

Dans le souffle de l’ascension

je trouve la parole et la prends par la main.

 

Et cherche avec elle parmi le sol ébranlé

les graines fraîches

mêlées aux vestiges d’or

de notre épopée.

 

 

1

Addio rotaie

il tram s’invola verso la quarta nuvola

aprendo le tombe

e alzando il sipario della scena

dove ho recitato.

 

Nel soffio dell’ascesa

trovo la parola e la prendo per mano.

 

E cerco insieme a lei sul suolo che vibra

i semi freschi

mischiati alle vestigia d’oro

della nostra epopea.

 

 

2.

A la maison recomposée

j’entends marcher les mortes

et je salue celles qui traversent

un autre quart de siècle

avec des effusions toujours si près de la lave.

 

Au buffet de la gare

les voix grondantes des buveurs de bière

font accoucher le ciel.

 

Ainsi aussi naît la parole.

 

 

2

Nella casa ricostruita

sento camminare le defunte

e saluto quelle che attraversano

un altro quarto di secolo

con delle emissioni sempre così vicine alla lava.

 

Al bar della stazione

le voci assordanti dei bevitori di birra

fanno partorire il cielo.

 

Anche così nasce la parola.

 

 

3.

Le compositeur

prend la ville affolée par la main

et lui rend un soir son humanité.

Cris, rage et rires des pierres se taisent.

C’est l’attente entre elles qui chante

entre les pierres l’attente que la parole se lave

et prophétise l’épopée impossible.

 

 

3

Il musicista

prende per mano la città impazzita

e le restituisce una sera la sua umanità.

Grida, rabbia e risa di pietre si tacciono.

E’ l’attesa che canta in mezzo a loro

l’attesa tra le pietre che la parola si purifichi

e profetizzi l’epopea impossibile.

 

 

4.

Les étudiants viennent au Musée cubiste

chercher la parole du quatrième nuage

entre les bronzes à la volée

et les feuilles à la battue

où elle pourrait se poser.

 

A peine se laisse-t-elle écrire,

la parole cherche le cinquième nuage.

 

 

4

Gli studenti vengono al Museo del Cubismo

a cercare la parola della quarta nuvola

in volo tra i bronzi

e i volumi incorniciati

dove potrebbe posarsi.

 

Non appena si lascia scrivere,

la parola cerca la quinta nuvola.

 

 

5.

Entre les collines

stucateurs, doreurs et sculpteurs

ont tant et tant tordu

l’espace en tous sens

qu’ils ont fait de la ville

une grotte retournée

comme un gant.

 

Au confluent précis

de la destruction

et de la parole.

 

Est-ce qu’ici la parole

ne marche pas sur sa tête?

 

Sous la voûte de la taverne obscure

les joueurs d’échec rattrapent le dieu aveugle

que la parole disperse depuis trente siècles.

 

 

5

Tra le colline

decoratori, doratori e scultori

hanno a tal punto modificato

lo spazio in ogni direzione

da trasformare la città

in una grotta rovesciata

come un guanto.

 

Alla confluenza precisa

della distruzione

e della parola.

 

Non è che qui la parola

non cammina sulla sua testa?

 

Sotto la volta della taverna buia

i giocatori di scacchi incontrano il dio cieco

che la parola allontana da trenta secoli.

 

 

6.

Dans ses propres alluvions

creuse

le fleuve

 

A creusé dans les guerres

sa vocation

le passeur de langues

 

Dans le vacarme des églises

a creusé

l’image claire qui bouge

 

La parole y trouve parfois son auberge

 

 

6

Nelle sue sedimentazioni

scava

il fiume

 

Ha scavato nelle guerre

la sua vocazione

il traghettatore di lingue

 

Nel brusio delle chiese

ha scavato

la mobile immagine chiara

 

La parola vi trova talvolta il suo ostello

 

 

7.

Mélèzes, érables et frênes

châteaux, méandres et statues

tout s’ouvre au bord,

s’écarte et part

vers une autre parole

dont l’appartenance tombe

comme en été une bretelle

d’une épaule nue.

 

 

7

Larici, aceri e frassini

castelli, meandri e statue

tutto si apre sul bordo,

si allontana e parte

verso un’altra parola

da cui il possesso cade

come in estate una bretella

da una spalla nuda.

 

 

 

 

II

La veste trouée

(La veste bucata)

 

 

1.

Légères coupoles, voiles enflées

sutures et cicatrices

langues divorcées tournant en manège

dont parfois s’enfuit tel dialecte

 

Chante kiosque qui fédère et disperse

corps et mots, liens et sauvageries

qui ne s’amarrent

qu’à des sculptures tordues ou raides

adossées au fleuve ou à des retables luisants

 

 

1

Cupole leggere, vele gonfie

suture e cicatrici

lingue separate che vorticano in una giostra

da cui talvolta fugge qualche dialetto

 

Canta, chiosco che unisci e disperdi

corpi e parole, legami e ferocie

che si àncorano soltanto

a sculture contorte o rigide

addossate al fiume o a dei pannelli luminosi

 

 

2.

Autrement qu’avec les doigts blancs

et les yeux clairs de la parole

qui trépigne dans les semences

 

peut-on recoudre la veste du dieu qui s’effiloche,

ravauder la ville dont l’âme fuit par les quais,

repriser le drap glorieux que la musique

s’éveillant en sursaut projeta en plein couchant?

 

 

2

In che altro modo se non con le dita bianche

e gli occhi chiari della parola

che palpita dentro i semi

 

si può ricucire la veste sfilacciata del dio,

rattoppare la città la cui anima fugge per i moli,

rammendare il drappo glorioso che la musica

svegliandosi di soprassalto lanciò in pieno tramonto?

 

3.

Hommage à ceux qui marchent lentement dans la gare,

à ceux qui attendent le tram en regardant les mouettes,

à ceux qui escaladent les citadelles de leur passé avec grâce

 

ils n’ont pas d’appartenance

 

sur leur épaule Est vient se poser l’ancien poids du monde

et sur celle de l’Ouest le contrepoids d’un orgueil

qui bégaie dans des langues

 

 

3

Onore a quelli che camminano lentamente nella stazione,

a quelli che in attesa del tram guardano i gabbiani,

a quelli che scalano con grazia le cittadelle del loro passato

 

essi non hanno alcuna appartenenza

 

sulla loro spalla a est si è posato l’antico peso del mondo

e su quella a ovest il contrappeso di un orgoglio

che balbetta nelle lingue

 

 

4.

Le magma bourdonne

la baleine chante

le volcan gronde

sur ses branches mortes la ville pose

sur ses pylônes et ses clochers la ville pose

l’autre partition dont chacun émeut

une mesure quand même brute

 

4

Il magma ribolle

la balena canta

il vulcano rimbomba

la città poggia sui suoi rami morti

la città poggia sui suoi piloni e i suoi campanili

l’altra partitura di cui ognuno sposta

una nota comunque grave

 

 

5.

L’aveugle qui chante en buvant une bière à l’aiguillage

reprend les amours concentriques

des voyageurs dont les pas ne résonnent pas dans la gare

et les auréole sur des haines ruinées,

sur des façades surplombantes,

sur des hanches anonymes,

sur l’autre face de la parole

 

 

5

Il cieco che canta bevendo una birra alla spina

riprende gli amori concentrici

dei viaggiatori i cui passi non risuonano nella stazione

e li dispone a corona sugli odi disfatti,

sulle facciate sporgenti,

sui fianchi anonimi,

sull’altro versante della parola

 

 

6.

Mince dorure au plafond

du bleu peint à des branches nues

adieu déjà

le fils s’en va

 

 

6

Sottile doratura sul soffitto

dipinto in blu a rami spogli

è l’ora dell’addio

il figlio se ne va

 

 

7.

Soustraire les dorures

soulever un carrelage

 

et encore une plaine et sa brume

 

parler dans une nuit sans lune

et encore une frontière sans fleuve

 

et encore en creux une Asie aux os cassants

 

 

7

Rimuovere le dorature

sollevare un pavimento

 

e ancora una pianura e la sua bruma

 

parlare in una notte senza luna

e ancora una frontiera senza fiume

 

e ancora, silenziosa, un’Asia dalle ossa fragili

 

 

8.

Après l’image m’emmène

le chant

 

 

8

Dopo l’immagine mi accompagna

il canto

 

 

9.

La poignée de mélèzes en novembre

de l’autre côté du village

 

celle si triste que son visage ridé

l’a déposée sur l’îlot de bouleaux

 

s’immolent dans l’image qui les sauve

et les pétrit jusqu’au chant

 

 

9

La manciata di larici in novembre

dall’altro lato del villaggio

 

quella tanto triste che il suo viso rugoso

l’ha deposta sull’isolotto di betulle

 

s’immolano nell’immagine che li salva

e li plasma fino a farne un canto

 

 

10.

Les ruisseaux descendent à tue-tête

dans les cavernes et la mémoire

 

pour la route du troisième acte

je nous souhaite un retable

et de bons masques

 

 

10

I ruscelli scendono a precipizio

nelle caverne e nella memoria

 

sulla strada del terzo atto

desidero per noi un fondale

e delle maschere adatte

 

 

11.

Mais peut-être parade ou recours

écart ou trop grand écart?

Pont frais ou rompu?

 

Parole: belette ou renard?

 

 

12

E’ forse parata o risorsa

divario o immensa distanza?

Ponte nuovo o crollato?

 

Parola: donnola o volpe?

 

 

 

 

III

Marquetant les vallées

(Istoriando le valli)

 

 

1.

Dans l’alluvion l’eau cherche encore chemin,
l’étranger creuse le sédiment,
très étranger l’enfant
écoute la phrase par l’autre bout

 

1.

Nell’alluvione l’acqua si fa ancora strada,
lo straniero scava il sedimento,
ancora più straniero, il bambino
ascolta la frase dall’altra estremità

 

 

2.

A l’enfant qui dort contre mon épaule,
à l’égaré qui halète sur la crête,
à la serveuse qui rougit au comptoir
s’adresse la phrase cisaillante
qui soulève les toits, fissure les façades,
fait danser les atlantes sur le trottoir
et qui me traversant le torse
jette toute béquille au fourré

 

 

2.

Al  bambino che dorme appoggiato alla mia spalla,
all’uomo smarrito che ansima sul crinale,
alla cameriera che arrossisce al banco
si rivolge la frase tagliente
che scoperchia i tetti, crepa le facciate,
fa danzare gli africani sul marciapiede
e attraversando il mio petto
getta ogni stampella all’ammasso

 

 

3.

Au hommes massifs
aux femmes fatiguées
qui font quatre décennies le tour de l’escalier

 

sans monter
ni descendre ni s’en rendre compte

 

à eux laissons le long ressac hors la langue,
son écho sous la voute
sans rythme ni contrevoix

 

Le train va partir
le rail grince
la main sur la poignée de la portière

 

ou le vent suivant pas à pas l’eau de la pluie
dans le nuage qui disperse sa menace

 

 

3.

Agli uomini corpulenti
alle donne esauste
che da quattro decenni fanno il giro della scalinata

senza salire
né scendere e senza rendersene conto

a essi lasciamo la lunga risacca senza parole,
la sua eco sotto la volta
senza ritmo né controcanto

Il treno sta partendo
la rotaia cigola
la mano sulla maniglia della portiera

 

o il vento che segue al passo l’acqua della pioggia

nella nuvola che allontana la sua minaccia

 

4.

Peau très pâle de l’amoureuse
qui a confié au soleil de s’occuper
des affaires de graine, de couleur et de terre

 

peau très pâle
léger tambour
qu’affectionnent les doigts de la mélancolie
et aussi les doigts de la phrase qui se moule

 

 

4.

Pelle pallidissima dell’innamorata

che ha affidato al sole l’incombenza

dei semi, del colore e della terra

 

pelle pallidissima

tamburo leggero

prediletto dalle dita della malinconia

e anche dalle dita della frase che prende forma

 

 

5.

Il paraît qu’on renaît
dans un remous du fleuve,
dans une cascade que le vent échevèle,
dans une phrase simple qui passe au présent

 

sonore on renaît
dans plusieurs pierres lavées sur la berge

 

 

5.

Sembra di rinascere
in un vortice del fiume,
in una cascata che il vento scompiglia
in una semplice frase che prende corpo

si rinasce sonori
tra le tante pietre lavate sulla riva

 

 

6.

Certains que la malédiction poursuit
s’assoient au bord du fleuve,
malades, Russes petits tyrans tyrannisés,
poètes désuets de mysticisme,
malades autres, divers sourds sans lèvres.
Et l’oreille interne perdue.

 

Le fleuve sourit d’eux

 

et pour eux le grand récit sonne

dans les cordes vocales du courant
et même eux, îlots vaseux, piles de pont,
sont dans le fleuve-chœur

 

 

6.

Alcuni perseguitati dalla malasorte

si siedono in riva al fiume,

malati, piccoli teppisti russi asserviti,

antiquati poeti mistici,

altri malati, diversi sordi senza labbra.

E l’orecchio interiore perduto.

 

Il fiume sorride di loro

 

e per loro il grande racconto risuona

nelle corde vocali della corrente

e anch’essi, isolotti fangosi, piloni di ponte,

sono nel fiume-coro

 

 

7.

Contre les quais où se frottent contes petits et grands cris,
contre les berges où s’usent les langues
s’ébroue
au cœur du fleuve fangeux
la source claire

 

 

7.

Contro le banchine dove si sfiorano piccole storie e grandi grida,

contro gli argini dove si logorano le lingue

fiotta

dal cuore del fiume fangoso

la sorgente chiara

 

 

8.

Grande voix du fond du fleuve
monte enfle croît

 

brune aux yeux noirs
ouvre ses jambes

 

clochers et beffrois ploient
tours de télévision et hauts immeubles
ouvrent leurs ailes

 

le fleuve est lac en haut d’une montagne

 

conque

 

 

8.

Una grande voce dal fondo del fiume

risale si gonfia cresce

 

bruna dagli occhi neri

apre le sue gambe

 

campanili e bastioni si piegano

torri televisive e alti edifici

aprono le loro ali

 

il fiume è un lago in cima a una montagna

 

una conca

 

 

9.

Les fresques s’éclairent,
les maudits se relèvent,
l’oreille interne se reforme,
la bière ne tue plus les mots,
une parole très ouverte cherche chemin,
monte du fond du cratère

 

 

9.

Gli affreschi si illuminano,

i disperati si rialzano,

l’orecchio interiore si rigenera,

la birra non uccide le parole,

una parola accogliente si fa strada,

risale dal fondo del cratere

 

 

10.

On se retourne pour voir
comment marche cet étranger
qui n’a enfilé qu’une manche de la langue.
Son autre bras: os léger
d’origine inconnue, des à-pic vertigineux
entre chaque syllabe qu’il dit, os battant la mesure
de l’océan qui traverse nos générations

 

 

10.

Ci si volta per vedere

come cammina lo straniero

che ha infilato una sola manica della lingua.

L’altro braccio: osso leggero

di origine sconosciuta, di picchi vertiginosi

tra ogni sillaba che pronuncia, osso che batte il ritmo

dell’oceano che attraversa le nostre generazioni

 

 

11.

On se cogne à celui qui arrive du bout de l’Asie,
on se cogne à lui, on le traverse,
il n’est plus là, aveugle à midi,
nuage durci dont les voyelles manquent toutes.
On avait pourtant dressé des statues sur toutes les places pour le héler;
il nous laisse des paravents, des décors fauves, des soupirs

 

 

11.

Ci si imbatte in colui che arriva dall’Asia estrema,

ci si scontra, lo si oltrepassa,

non è più là, cieco a mezzogiorno,

nuvola indurita senza più alcuna vocale.

Eppure erano state erette statue in ogni piazza per chiamarlo;

ci lascia dei paraventi, delle decorazioni sgargianti, dei sospiri

 

 

12.

On s’enhardit
en écoutant celui qui a retiré des grilles à la forteresse,
les a plantées à ras du fleuve.
Le courant les fait tinter, un peu faux;
il en a jeté une puis deux puis trois dans le courant:

elles consonnent.
Notre innocence peut maintenant précipiter son épopée dans l’air et l’eau

 

 

12.

Ci si sente audaci

ascoltando chi ha divelto le inferriate della fortezza,

le ha piantate rasenti il fiume.

La corrente le fa tintinnare, un po’ stonate;

ne hanno gettata una, poi una seconda, poi una terza nella corrente:

risuonano coralmente.

La nostra innocenza può lanciare ora la sua epopea nell’aria e nell’acqua

 

 

13.

Or ces trois étrangers ont construit des ponts
vers l’autre côté de la voix sèche et du vernis noirci,
là où des strophes et des paragraphes se cherchent

 

et là, il y a beaucoup de place, vraiment,
pour que germent des noms et des noms,
et certains mots qui ne blessent pas

 

 

13.

Quei tre stranieri hanno gettato dei ponti

verso l’altro lato della voce arida e della vernice annerita,

là dove strofe e paragrafi si cercano

 

là dove c’è veramente tanto spazio

perché nascano nomi e nomi,

e talune parole che non feriscono

 

 

14.

et ces mots qui ne blessent plus se mettent en répliques
l’un à l’autre, l’autre à l’un,
le lien et la séparation, la feuille et l’ombre
la colère et l’étang, le discernement et le rien.

 

Reste à chercher encore quel chœur notre
secouera les décors jusqu’au bord du sens,
en creux dans le récit cru,
un centre entre les ponts, fleurs dans les remous

 

 

14.

e le parole che non feriscono più rispondono

l’una all’altra, reciprocamente,

il legame e la separazione, la foglia e l’ombra

la collera e lo stagno, il discernimento e il nulla.

 

Resta ancora da trovare quel coro nostro

che rimuoverà gli orpelli liberando il senso,

nascosto nel racconto vivo,

un centro fra i ponti, fiori dentro i vortici

 

 

15.

Certes la nuit se fissure entre le gris et le bleu
mais peut-on imaginer un monde dont à midi les couleurs se retirent,
une forêt dont l’écureuil, le pivert et le geai se gomment?

 

Ce n’est, ce ne fut que marée basse.

Certaines vocations d’acteur, certaines tirades,
l’élan d’un tramway dans la pente,
une certaine narration qui marquète les vallées,
certain sacrifice à l’ombre mais sans une goutte de sang,
certaine beauté désarmante au creux de la parole,
cette réplique qui s’approche et s’éloigne

 

 

15.

E’ vero che la notte si scinde tra il grigio e il blu

ma si può immaginare un mondo in cui i colori a mezzogiorno si ritirano,

una foresta dove lo scoiattolo, il picchio e la ghiandaia scompaiono?

 

Non è, non fu che bassa marea.

Una vocazione da attore, un po’ di enfasi,

la spinta di un tram lungo il pendio,

una narrazione che punteggia di storie le valli,

un sacrificio nell’ombra ma senza una goccia di sangue,

una bellezza disarmante racchiusa nella parola,

la risposta che si avvicina e si allontana

 

 

 

 

 

 

 

 

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***

*

 

 

 

 

 

 

Une réponse à “Journal tchèque, en hommage à Francesco Marotta”

  1. Antonio Devicienti dit :

    Se rencontrer l’un avec l’autre dans l’écriture c’est bien un acte d’amitié qui donne une immense, rare joie.

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