L’Aube à Die, d’Antonio Devicienti
Remerciement pour une hospitalité, du 30 octobre au 2 novembre 2016
Se le case sono fatte della stessa pietra
della montagna
e i pavimenti di legno della stessa materia
del bosco –
se la luce che sale lungo la meridiana
dei muri
sempre ripete la bellezza dell’inizio
la scrittura dovrà essere degna
della serietà del mondo.
Si les maisons sont faites de la même pierre que la montagne
et le plancher du même bois que la forêt –
si la lumière qui monte sur le cadran solaire des murs
sans fin répète la beauté des origines
l’écriture devra être digne
de la gravité du monde.
*
Un poema che raccolga lo spazio
chiuso e vasto
tra due case affrontate
che si faccia spazio
ascendente mentre l’occhio che legge
discende
dall’alto in basso della pagina.
È guardare (è scrivere) il segno
del sole
tra i muri, le porte, le finestre.
È ricordare le mani che fabbricarono
le generazioni che abitarono
le piogge che scesero lungo muri di pietra vivente.
Un poème en acte
qui réunisse l’espace
clos et vaste
entre deux maisons
l’une face à l’autre
qui se fasse espace
ascendant tandis que l’oeil qui lit
descend
du haut vers le bas de la page.
C’est regarder (et écrire) le signe
du soleil
entre les murs, les portes, les fenêtres.
C’est se rappeler les mains qui construisirent
les générations qui habitèrent
les pluies qui descendirent au long des murs de pierre vive.
*
Questo versante della pagina
avrà scabrosità di porosa pietra
friabile al tocco del tempo
una città nella quale
un impresario di milonghe
offrirà locandine dipinte a mano
a chi voglia rammentarsi
un paso doble che fece innamorare.
Il graffio sul legno del portale
(alfabeto dimenticato che impetrava
con punta di chiodo o lama di coltello
la forza di dire in tagli da sgorbia
il diritto d’accedere alla luce).
Ce versant de la page
aura rugosité de pierre poreuse
friable au toucher du temps
une ville dans laquelle
un impresario de milongas
offrira des affiches peintes à la main
à qui veuille se rappeler
un paso doble qui fit tomber amoureux.
Le graphisme sur le bois de la grande porte
(alphabet oublié qui induisait
à la pointe du clou ou à la lame du couteau
la force de dire en entailles de gouge
le droit d’accéder à la lumière)
se répercute jusqu’ici
où le signe tisse des visions.
*
l versante della pagina a fronte
lascerà affiorare impronte
da spettacolari mondi
dove abitano parole meravigliose
(Fernweh, Praça das Amoreiras, croniqueur de signes)
…………………..
mentre la montagna il cui cuore accoglie
le nascite
e che contiene tutte le parole possibili
lascia evaporare la nebbia
allo scaturire dell’alba.
Scalarla non sarà sfidarla –
né conquistarla.
Ma amarla.
Le versant de la page en face
laissera affleurer traces
des mondes spectaculaires
où habitent des paroles merveilleuses
(Fernweh, Praça das Amoreiras, chroniqueur de signes)
……………….
tandis que la montagne dont le cœur accueille
les naissances
et qui contient toutes les paroles possibles
laisse s’évaporer la brume
lorsque jaillit l’aube.
L’escalader ne sera pas la défier
ni la conquérir.
Mais l’aimer.
*
traduit par Yves Bergeret
***
Merci, mon cher ami. Merci pour l’amitié, pour la traduction, pour tout ce qui tu es et que tu écris.
🙂
Poesie splendide, come l’anima dell’autore.
Nino
Quelle beauté
l a douceur déchirante de la vie que l’on peut nommer beauté illumine chaque mot de ces deux poèmes ;nous percevons l’accord des regards ,le goût de la même source ,un même accord se nouant dans la simplicité acquise d’une pureté de regard que les deux photographies condensent pour notre émerveillement et notre gratitude .
Vedo due persone in cammino, le loro parole sono pietre soffici che si posano sulle montagne e si radicano nell’aria che arriva fino a noi, leggere e inebrianti da stordire il cuore di bellezza.
È vero, il poeta non si stanca mai di scalarla la montagna della parola, per quanto ripida e piena di buche possa essere il percorso, perché è una parola amata, sentita e necessaria.
Bellissima poesia e altrettanto poetica, sonora e vibrante la traduzione.
Grazie, dal cuore grazie.
Inoubliables mes jours à Die… Beaucoup de ce que j’écris actuellement a ses racines dans ces jours de lumière et d’amitié.